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Période relatée, du 12è au 6è s. avant notre ère

L’ensemble des livres regroupés sous ce vocable d’ « historique » sont les livres de Josué, des Juges, de Samuel I et II et des Rois I et II. Ce sont des chroniques* qui couvrent une période très large de plus de sept cents ans entre l’installation en terre de Canaan vers le XIIè siècle et la chute de Jérusalem en 585 avant notre ère.

Ces livres sont qualifiés d’historique en ce sens qu’ils rapportent des évènements qui s’inscrivent dans la chronologie de l’histoire, mais l’historicité des faits rapportés mérite d’être questionnée à la lumière de l’acception moderne de ce terme qui sous-tend la quête d’une vérité objective des évènements dans l’espace et dans le temps de l’histoire. Si certains récits peuvent être qualifiés au moins partiellement d’historiques dans la mesure où ils rapportent des évènements datés en des lieux donnés, corroborés par les études archéologiques, d’autres passages relèvent clairement du genre épique ou légendaire. Comme nous l’avons déjà souligné, le souci  des auteurs n’est pas l’exactitude factuelle de nos historiens, mais d’apporter un enseignement.

Néanmoins cet enseignement passe souvent par une analyse critique des évènements et une description de leurs conséquences historiques. Il s’agit là, à l’aube de l’histoire de l’écriture, d’une approche tout à fait nouvelle. A cette époque, la pratique de l’écrit était si onéreuse qu’elle était, de fait, réservée aux cours royales pour vanter les exploits du prince. La Bible rompt avec l’approche apologétique des premiers écrits de l’histoire de l’humanité, en donnant une grande place à des écrivains qui dénoncent les agissements et la politique des gouvernants et en analysent les conséquences. Ils peuvent à ce titre être considérés comme les premiers historiens de l’humanité. Reste une énigme qui interpelle les historiens, comment ces auteurs, indépendants des pouvoirs établis, ont-ils pu rassembler les moyens nécessaires à la réalisation d’une masse si importante d’écrits, souvent d’une grande qualité littéraire ? On peut supposer qu’ils ont trouvé, en particulier en la personne des prophètes, un écho dans les profondeurs de la société qui a fait naître en son sein, un développement intellectuel et spirituel exceptionnel.
Nous touchons là avec la rédaction de ces écrits bibliques un phénomène unique dans l’histoire de l’écriture. En effet, il se dégage de ce continuum de récits mythiques, légendaires, qui relèvent de genres littéraires aussi différents, une cohérence d’ensemble remarquable, portée par la nature des enseignements de tous ces auteurs.

Les deux premiers livres « historiques », ceux de Josué et des Juges couvrent la période de la conquête du pays par les tribus de Jacob et leur implantation entre les années 1250 et 1050 environ. Les livres suivants, c’est-à-dire les deux livres de Samuel relatent les difficultés de ces tribus à subsister face aux tribus voisines et leur désir de passer à un autre mode de gouvernance. Finalement, elles s’entendent autour de 1050, pour se rassembler sous la bannière d’un roi et former une nation. Cette belle entente ne dure pas très longtemps. Nous verrons dans les livres des Rois, qui suivent, qu’à la succession du roi Salomon, les tribus du Nord se séparent des tribus du Sud et forment un royaume indépendant : le royaume d’Israël, avec pour capitale Samarie, le royaume de Juda, au Sud, centré sur la région de la Judée et de sa capitale Jérusalem. Après une période relativement florissante, surtout pour le royaume du Nord, la pression Assyrienne se fait de plus en plus menaçante. En 722, la ville de Samarie est prise, la population est déportée au nord, dans les villes de l’Assyrie. Sennachérib, l’empereur assyrien, menace vingt ans plus tard de s’emparer de Jérusalem. Après un long siège, la ville est épargnée mais le roi de Juda accepte de payer un lourd tribut.

Après la disparition du royaume du Nord, nous assistons à une lente agonie du royaume du Sud qui est finalement anéantie par Nabuchodonosor en 585.

*A noter : il existe dans la Bible, deux livres nommés « livres des chroniques, placés après les livres d’Esdras et Néhémie, dans les Ketouvim, ou autres écrits. Ils sont une adaptation de ces livres historiques par des prêtres, les lévites.

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