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Tout s’est arrêté et après ?

Michèle G vous communique un message écrit par Pierre Alain LEJEUNE, prêtre à Bordeaux:
« Et tout s’est arrêté…
Ce monde lancé comme un bolide dans sa course folle, ce monde dont nous savions tous qu’il courait à sa perte mais dont personne ne trouvait le bouton « arrêt d’urgence », cette gigantesque machine a soudainement été stoppée net. A cause d’une toute petite bête, un tout petit parasite invisible à l’œil nu, un petit virus de rien du tout… Quelle ironie ! Et nous voilà contraints à ne plus bouger et à ne plus rien faire. Mais que va t-il se passer après ? Lorsque le monde va reprendre sa marche ; après, lorsque la vilaine petite bête aura été vaincue ? A quoi ressemblera notre vie après ?

Après ?
Nous souvenant de ce que nous aurons vécu dans ce long confinement, nous déciderons d’un jour dans la semaine où nous cesserons de travailler car nous aurons redécouvert comme il est bon de s’arrêter ; un long jour pour goûter le temps qui passe et les autres qui nous entourent. Et nous appellerons cela le dimanche.
Après ?
Ceux qui habiteront sous le même toit, passeront au moins 3 soirées par semaine ensemble, à jouer, à parler, à prendre soin les uns des autres et aussi à téléphoner à papy qui vit seul de l’autre côté de la ville ou aux cousins qui sont loin. Et nous appellerons cela la famille.
Après ?
Nous écrirons dans la Constitution qu’on ne peut pas tout acheter, qu’il faut faire la différence entre besoin et caprice, entre désir et convoitise ; qu’un arbre a besoin de temps pour pousser et que le temps qui prend son temps est une bonne chose. Que l’homme n’a jamais été et ne sera jamais tout-puissant et que cette limite, cette fragilité inscrite au fond de son être est une bénédiction puisqu’elle est la condition de possibilité de tout amour. Et nous appellerons cela la sagesse.
Après ?
Nous applaudirons chaque jour, pas seulement le personnel médical à 20h mais aussi les éboueurs à 6h, les postiers à 7h, les boulangers à 8h, les chauffeurs de bus à 9h, les élus à 10h et ainsi de suite. Oui, j’ai bien écrit les élus, car dans cette longue traversée du désert, nous aurons redécouvert le sens du service de l’Etat, du dévouement et du Bien Commun. Nous applaudirons toutes celles et ceux qui, d’une manière ou d’une autre, sont au service de leur prochain. Et nous appellerons cela la gratitude.
Après ?
Nous déciderons de ne plus nous énerver dans la file d’attente devant les magasins et de profiter de ce temps pour parler aux personnes qui comme nous, attendent leur tour. Parce que nous aurons redécouvert que le temps ne nous appartient pas ; que Celui qui nous l’a donné ne nous a rien fait payer et que décidément, non, le temps ce n’est pas de l’argent ! Le temps c’est un don à recevoir et chaque minute un cadeau à goûter. Et nous appellerons cela la patience.
Après ?
Nous pourrons décider de transformer tous les groupes WhatsApp créés entre voisins pendant cette longue épreuve, en groupes réels, de dîners partagés, de nouvelles échangées, d’entraide pour aller faire les courses où amener les enfants à l’école. Et nous appellerons cela la fraternité.
Après ?
Nous rirons en pensant à avant, lorsque nous étions tombés dans l’esclavage d’une machine financière que nous avions nous-mêmes créée, cette poigne despotique broyant des vies humaines et saccageant la planète. Après, nous remettrons l’homme au centre de tout parce qu’aucune vie ne mérite d’être sacrifiée au nom d’un système, quel qu’il soit. Et nous appellerons cela la justice.
Après ?
Nous nous souviendrons que ce virus s’est transmis entre nous sans faire de distinction de couleur de peau, de culture, de niveau de revenu ou de religion. Simplement parce que nous appartenons tous à l’espèce humaine. Simplement parce que nous sommes humains. Et de cela nous aurons appris que si nous pouvons nous transmettre le pire, nous pouvons aussi nous transmettre le meilleur. Simplement parce que nous sommes humains. Et nous appellerons cela l’humanité.
Après ?
Dans nos maisons, dans nos familles, il y aura de nombreuses chaises vides et nous pleurerons celles et ceux qui ne verront jamais cet après. Mais ce que nous aurons vécu aura été si douloureux et si intense à la fois que nous aurons découvert ce lien entre nous, cette communion plus forte que la distance géographique. Et nous saurons que ce lien qui se joue de l’espace, se joue aussi du temps ; que ce lien passe la mort. Et ce lien entre nous qui unit ce côté-ci et l’autre de la rue, ce côté-ci et l’autre de la mort, ce côté-ci et l’autre de la vie, nous l’appellerons Dieu.
Après ?
Après ce sera différent d’avant mais pour vivre cet après, il nous faut traverser le présent. Il nous faut consentir à cette autre mort qui se joue en nous, cette mort bien plus éprouvante que la mort physique. Car il n’y a pas de résurrection sans passion, pas de vie sans passer par la mort, pas de vraie paix sans avoir vaincu sa propre haine, ni de joie sans avoir traversé la tristesse. Et pour dire cela, pour dire cette lente transformation de nous qui s’accomplit au cœur de l’épreuve, cette longue gestation de nous-mêmes, pour dire cela, il n’existe pas de mot. »
Je rajoute  » il n’y a pas de jour sans nuit  » 
Il dit qu’il n’existe pas de mot mais le mot existe c’est une « renaissance », une « Pâque » qui veut dire passage (ou une nouvelle alliance)



Chants orthodoxes

Marie Hélène nous met en lien avec prière et chant, des offices orthodoxes avec des chants splendides et en français tous les jours matines et vêpres
https://www.seminaria.fr/Diffusion-en-direct-des-celebrations-orthodoxes-du-Grand-Careme_a1239.htm



Médication

Alain nous écrit :

« Bonjour à vous, Ce matin traversé dès les premiers instants de ‘reliance’ commune, un besoin de verbalisation s’est présenté. C’est pourquoi jusqu’alors muet j’ai voulu traduire en mots ce qui s’est imposé. j’ai donc écrit ce que mon esprit ‘ me dictait’. il me dictait donc « quand tu entres en méditation pourquoi pas ne pas écrire  » j’ai donc écrit …et le mot méditation je l’ai écrit médication. clin d’œil !  Pris comme tel, j’ai traduit spontanément : une méditation vécue ensemble est une sorte de médication pour chacun au lieu précis où il importe.

je suis adepte au ‘rien n’est sans sens’. je me suis donc trouvé ensuite interpellé par les raisons où jusqu’à alors je m’étais tû. S’est imposé une fois de plus ben oui tu es sur plusieurs fronts (ce sont ces mots là qui ont capté mon esprit) mais tes territoires d’opérations sont quand même plus pacifiques, nouveau clin d’œil, en effet je navigue actuellement avec plusieurs associations toutes dirigées vers une des facettes du meilleur de soi.

L’autre facette plus subalterne, vous savez, ces idées dérangeantes et ces récriminations, cette forme d’impuissance larvée et démoralisatrice face à tout ce que les médias nous déversent au quotidien et dont le covid 19 en est aujourd’hui l’apogée. Humble j’ai à être, vertueux de comportement et clairvoyant je dois être. Ce virus de portée mondiale n’est bien sur non dénué d’un sens profond, message à la terre entière …..encore me faut il le débusquer, en saisir la traduction tant pour moi qu’au delà de moi ?

Un aveu à vous faire, l’intellectuel en moi ne baisse jamais la garde – il me faut faire avec – ma seule défense mais primordiale : je dispose de la ressource de n’en être pas dupe.

J’aime à penser que ces mots seront vécus comme un lien solide et nourris d’empathie.

croyez à ma bienveillance qui rejoint la votre.

Merci d’accueillir mes embrassades ‘légales donc de loin’ mais si proches quand même. »




L’année où le Covid 19 a surgi

Cathy nous a transmis cette analyse de Pierre Trigano (kabbaliste, psychanalyste jungien):

« L’année 2020 semble s’agencer comme la montée des périls pour qui a une vision symbolique des évènements qui se succèdent. Et c’est parce qu’il y a montée des périls que je prends la plume pour rendre publique ce genre d’étude que d’habitude je réserve à un cercle privé.

année_où_le covid 19_surgit

Je vous joins une photo des poiriers en fleurs

 




Réflexion pour un confinement

Catherine nous indique ce lien intéressant à écouter,
chaque mardi à 20h30,
un RV avec Delphine Horvilleur, à revoir sur
Avec quelques morceaux d’humour ::
  • « comment sortir d’Égypte et se libérer en temps de confinement »
  • « Faire attention en traversant la mer rouge à garder ses distances »



Symbolique de la prière

Françoise a écrit:

Ce moment tous ensemble le matin nous offre un temps où être entre le rien et le tout, (entre l’alpha et l’omega?), Un temps d’accueil et d’écoute comme le dit le père Dautais

J’ai envie de continuer ce que dit Catherine en détaillant par écrit les explications de Abdennour Bidar sur la symbolique de la prière de l’école soufi présentée par Ibn’Arabi (1165-1240), avec l’interprétation de la gestuelle de la prière, acte conjoint de l’humain et du divin en jeu de miroirs :
Verticalité ou intention d’unification de soi, concentration de l’être, puisant dans le profond de son intériorité, orienté vers le lieu du mystère.
inclination devant ce qui te dépasse, l’être fini que nous sommes interpelle l’infini, l’homme s’incline, Dieu se penche et entend son appel. C’est dans le silence que la conversation commence. Qu’est ce que je peux entendre dans le silence?
prosternation, moment d’extinction de l’ego dans l’humilité de l’être, avec en miroir l’infusion de Dieu et sa manifestation.
A genou index levé, l’homme se relève en position du témoin, moment où cette gestuelle a produit une transformation profonde de l’être priant. Dieu témoigne de sa présence et L’homme témoigne de la présence de Dieu ici et maintenant, moment d’éveil où la réalité s’est transformée. Celui qui était perçu comme absent, transcendant devient présent.

https://youtu.be/B0vFo9u2p9M

Dominique rentre dans une phase de recueillement permanent mais il peut vous lire sur sa tablette… allongé dans son fauteuil ad hoc il ecoute le stabat mater de steffani ou le requiem de Duruflé. Le produit chimique infuse et diffuse, entrainant nausées et fatigue, rougeur et picotement… Beaucoup d’entre vous savent ce que c’est!




Respirer Dieu

Marie Hélène a écrit:

Je rebondis, sur « Respirer Dieu » … livre du P. Yvon Joseph Moreau

pour moi, la prière c’est justement une respiration continuelle entre l’homme et Dieu

certains en parlent très bien :

Christophe André https://www.youtube.com/watch?v=doEa9AQFFVY

Annick De Souzenelle (le début de la video) https://www.youtube.com/watch?v=Ea53fCjlBes

P. Philippe Dautais https://www.youtube.com/watch?v=9BrajhQ2hS




Prières arc en ciel

Catherine a écrit:
Peut-être que prier c’est simplement me relier à vous tous les matins  et à d’autres encore, avec les mots qui me traversent ou en silence,
Peut-être que prier c’est méditer, respirer, reprendre souffle,
Peut-être que prier c’est aussi nous relier  à plus grand que nous,
voir que le monde est beau, se réjouir du printemps, dire merci,
se « souhaiter  une  vie  bonne avec et pour les autres « ,
se situer sur le versant de la confiance  plutôt que sur la pente  de l’angoisse
Peut-ête que c’est lire un psaume, avec Françoise et Dominique  :
« Fais-moi connaître tes chemins, Seigneur ; enseigne-moi tes routes. »(Ps 25(24),4)
Peut-être que c’est allumer une bougie,
envoyer un message,
prononcer le nom de ceux que nous aimons, pour qui nous tremblons.
Peut-être que prier c’est ce que nous inventons chacun et ensemble chaque matin à 9 heures, sans savoir vraiment le définir et peu à peu construire cette communion qui n’est pas seulement communauté virtuelle…



Qu’appelle t on prier?

Francoise a écrit:
Bonjour à vous tous
C’est un moment important pour Dominique et moi de prendre ce temps chaque jour pour être en communion ! Avec le psaume 25 en ce moment:
« Fais-moi connaître tes chemins, SEIGNEUR ; enseigne-moi tes routes. »(Ps 25(24),4)
Sinon je réitère l’envoi sur le colloque « qu’appelle t on prier ? » que je vous avais déjà envoyé mais cette fois en dissociant les intervenants, avec un lien pour écouter chacun, ainsi vous pouvez choisir celui que vous voulez au moment où vous pouvez:
Colloque des rencontres de Monaco en 2017,  // Qu’appelle-t-on prier ? »
 avec Delphine Horvilleur,
https://youtu.be/9dO8RCEpnhI
Abdennour Bidar
https://youtu.be/B0vFo9u2p9M
et Olivier-Thomas Venard , dominicain
https://youtu.be/M59LBzUkLME



En communion

Michèle Goyne a ecrit:

« Je vous transmets un lien d un très bel hymne que j écoute souvent et qui me met en Joie.
Fraternellement je vous serre sur mon cœur  »

Hymne réjouis toi

Il y a aussi une très belle interview de l abbé Pierre il y a plus de 50 ans

https://youtu.be/LFcYou1nnmU